Le réchauffement climatique, la préservation de l’environnement,… chacun a désormais conscience des enjeux s’y rapportant. Le secteur de la construction évolue également dans ce sens.
Cependant, l’envie d’aller plus loin et de proposer des habitations différentes, à la fois économes et respectueuses de l’environnement, de leur création à leur démolition, a mis à jour l’écoconstruction.
Plus qu’une appellation, une philosophie
L’écoconstruction est la construction, restauration, rénovation ou réhabilitation d’un bâtiment en maîtrisant au mieux son impact sur l’environnement des travaux à l’utilisation. On parle aussi de construction durable.
Pour cela, seront utilisées autant que possible les énergies renouvelables et les ressources naturelles, saines, locales et peu transformées. La qualité de vie des occupants et une performance énergétique optimale sont ainsi recherchées.
Pour pouvoir parler de construction durable, le bâtiment sera pris dans son ensemble. Avant sa construction déjà et bien après encore avec son utilisation par ses habitants.
C’est pourquoi chaque acteur de la construction, dès la conception du projet, sera impliqué et qu’un coût global sera privilégié (incluant non seulement toute la partie construction mais également les charges de fonctionnement, de maintenance et de déconstruction).
Histoire
L’écoconstruction est née il y a plus de 40 ans d’une réflexion en vue de réduire la dépendance aux énergies fossiles et de créer des intérieurs sains. D’une part à cause de la crise pétrolière et de l’autre de par l’apparition du syndrome du bâtiment malade *.
Des années d’expérimentation en testant divers matériaux traditionnels, parfois de manière très poussée, et des années d’oubli permettront d’arriver aux années 90 durant lesquelles certains organismes se mettent sur pied pour créer des « cahiers des charges » pour les personnes intéressées à construire ou rénover dans cette idée.
*ce syndrome apparaît dans les années 70 pour décrire les maladies ou symptômes médicalement inexpliqués mais associés à l’environnement (lieu de travail, domicile, lieux publics,…). Sont soupçonnés être en cause les revêtements des bâtiments neufs (peintures, colles, enduits, tapisseries,…), l’air intérieur étant plus pollué que celui de l’extérieur.
Ce que visent les constructions durables
Le confort et la santé des habitants
Nous passons en moyenne 60% de notre temps dans nos habitations et presque tout le reste dans des espaces clos (bureaux, magasins, administrations, lieux publics,…). La qualité sanitaire des bâtiments est donc primordiale en vue de préserver les habitants de toute source de contamination et en évitant l’émission de poussière de gaz polluant dans l’atmosphère.
Dans cet objectif, l’écoconstruction veille à un meilleur air intérieur et à une qualité sanitaire des produits de construction par des matériaux non-polluants et exempts de toute toxicité.
Elle prendra également en compte le confort acoustique et visuel des habitants.
Un bâtiment écologique
Son impact environnemental devra être faible, il s’intégrera de manière la plus respectueuse possible dans le milieu et aura une meilleure emprise de l’espace, consommera peu d’énergie pour sa construction, engendrera moins de déchets et de pollution et ses matériaux seront renouvelables.
Dans l’idéal, il sera sobre, utilisateur d’énergies renouvelables et performant dans la gestion des ressources (matières premières, eau).
Le but des constructions durables est donc d’avoir des maisons naturelles, lumineuses, confortables, saines et respectueuses de l’environnement.
Les pistes pour y arriver
Les matériaux
Les matériaux choisis sont sains (chaux naturelle, bois ou fibre de bois traité avec des produits bio, chanvre, terre crue, paille, brique, pierre) et recyclables.
Les produits de construction et d’isolation sont au maximum naturels, comme par exemple :
- isolants : laines de fibres végétales ou animales, de textile recyclé, ouate de cellulose, bottes de paille, etc.
- mortiers et bétons (béton de chanvre, de bois, de lin, etc.)
- panneaux (particules ou fibres végétales, paille compressée, etc.)
L’ossature bois est très utilisée dans ces constructions, notamment lorsque les bois sont labellisés pour garantir une gestion durable des forêts.
Les économies d’énergie
La base sera un label Minergie ou équivalent pour la bonne isolation et l’utilisation d’énergies renouvelables et naturelles pour le chauffage et l’eau chaude (solaire, photovoltaïque, éolienne, hydraulique, biogaz,…). Mais comme pour chaque point, la construction durable va encore plus loin…
Ainsi, l’emplacement et l’orientation du bâtiment seront choisis pour minimiser les pertes thermiques et profiter des apports solaires gratuits. Les maisons sont construites afin que leurs murs et fenêtres puissent en capter la chaleur.
L’orientation des pièces et leur volume seront également réfléchi selon leur destination: les chambres éclairées par le soleil le matin, les pièces principales exposées à plus ou moins 25° au sud.
Les avant-toits seront pensés pour empêcher le rayonnement solaire en été lorsque le soleil est haut et le laisser chauffer la maison en hiver lorsqu’il est plus bas. Sans ces avant-toits, des arbres seront disposés dans la même optique (les feuilles protègent l’habitat de la chaleur l’été et l’hiver, après qu’elles soient tombées, l’arbre laisse passer les rayons du soleil).
Concernant l’isolation, pour l’améliorer encore, certaines maisons auront leur toiture ou un de leur mur végétalisé.
Les vitrages et les portes seront bien évidemment isolants et les volets ou stores pleins et pouvant se fermer totalement afin d’assurer un confort été comme hiver, même par grand vent.
Démarche conservatrice écologique
L’idée est de revenir aux valeurs ancestrales dans les constructions. Par exemple en refusant les matériaux industriels et les bois exotiques, en pensant aux formes des toits d’abord pour être protégé des intempéries, en créant peu d’ouvertures à l’ouest et en construisant avec les ressources naturelles locales (pierre, bois, terre, briques).
Déchets et eaux
Comme l’écoconstruction ne s’arrête pas une fois le bâtiment terminé, le système de traitement des déchets sera également pris en compte en cherchant à y intégrer des composteurs, toilettes sèches,… tout comme des systèmes de récupération d’eau pluviale pour améliorer encore l’impact écologique.
Vouloir une écoconstruction est fait de beaucoup de contraintes. Ce sont cependant des idées que chacun à son niveau peut utiliser.
Proposer des villas en ossature bois permet déjà de répondre à plusieurs critères en terme de développement durable, le bois pouvant satisfaire à lui-seul nombre de ces exigences : naturel, abondant, renouvelable, recyclable et économe en énergie.
Delphine Bec
Sources :
www.batirpourlaplanete.fr
www.constructiondurable.fr
www.picbleu.fr